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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/319

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de la Foi. Ensuite, sans parler de ces témoignages presque innombrables des Auteurs ecclésiastiques qui ont constamment placé l’Eucharistie au rang des vrais Sacrements, on trouve une preuve de son existence dans sa propre essence. En effet, nous y voyons des signes extérieurs et sensibles ; la Grâce y est figurée et produite ; enfin les Evangélistes et l’Apôtre ne laissent aucun lieu de douter que Jésus-Christ n’en soit l’Auteur. Or, ce sont là précisément les caractères qui conviennent exclusivement aux Sacrements, et là où ils se rencontrent, il n’est pas besoin de chercher d’autres preuves.

Mais il faut observer, et avec soin, qu’il y a plusieurs choses dans ce Mystère auxquelles les Auteurs ecclésiastiques ont donné le nom de Sacrement. Ainsi ils ont appelé Sacrement la Consécration, la Communion, et souvent même le Corps et le Sang de Notre-Seigneur qui sont renfermés dans l’Eucharistie. Saint Augustin[1] dit que ce Sacrement consiste en deux choses, l’apparence visible des éléments, et la vérité invisible de la chair et du sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est dans le même sens que nos disons qu’il faut adorer ce Sacrement, c’est-à-dire, le Corps et le Sang de Notre-Seigneur. Mais il est évident que toutes ces choses ne s’appellent Sacrement que d’une manière impropre. Ce nom ne convient essentiellement et réellement qu’aux seules espèces du pain et du vin.

On voit par là combien l’Eucharistie diffère de tous les autres Sacrements. Ceux-ci ne subsistent que par l’emploi de la matière, c’est-à-dire, à l’instant même où ils sont administrés.

  1. Lib., 3, de Trinit. Cap., 4.