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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/325

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que l’autorité des Conciles et le témoignage de Saint Cyprien nous apprennent que Notre-Seigneur le fit Lui-même ; ensuite parce que ce mélange nous rappelle le Sang et l’eau qui coulèrent du côté de Jésus-Christ. Enfin l’eau, comme nous le voyons dans (Apocalypse, représente le peuple. L’eau mêlée au vin, exprime très bien l’union du peuple fidèle avec Jésus Christ son Chef. Au reste cet usage est de tradition apostolique, et l’Eglise l’a toujours observé. Mais quelques graves que soient les raisons de mettre de l’eau dans le vin, et bien qu’on ne puisse la supprimer sans pécher mortellement, si elle venait à manquer, le Sacrement n’en existerait pas moins. Enfin ce que les Prêtres devront bien observer, c’est que si dans la célébration des saints Mystères, il est nécessaire de mêler un peu d’eau au vin, ce ne doit être qu’en petite quantité, puisque, au jugement des théologiens, cette eau se change en vin. Voilà pourquoi le Pape Honorius écrivait:[1] « Il s’est introduit un abus très répréhensible parmi vous, c’est de mettre beaucoup plus d’eau que de vin, contre la coutume très raisonnable de toute l’Eglise, qui est de mettre beaucoup plus de vin que d’eau. »

Il n’y a donc que le pain et le vin qui soient la matière de l’Eucharistie ; et c’est à bon droit que l’Eglise a défendu, par plusieurs décrets, d’offrir autre chose que le pain et le vin, comme quelques-uns avaient la témérité de, le faire.

Voyons maintenant combien les deux symboles du pain et du vin sont propres à représenter la nature et les effets que nous reconnaissons dans ce Sacrement.

Et d’abord ils nous représentent Jésus-Christ comme notre vie véritable. Lui-même n’a-t-Il

  1. Decret. de Celebr. Missae.