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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/353

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C’est encore un autre effet de l’Eucharistie de nous conserver exempts et purs de tout péché, de nous sauvegarder contre les attaques furieuses des tentations, et de nous servir comme d’un céleste antidote qui nous empêche d’être infectés et corrompus par le venin mortel des mauvaises passions. Aussi, au rapport de Saint Cyprien, lorsque dans les premiers temps de l’Eglise, les Fidèles étaient condamnés par les tyrans aux supplices et à la mort pour avoir confessé la Foi de Jésus-Christ, les Evêques avaient coutume de leur administrer le sacrement du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, de peur que vaincus par la violence des tourments ils ne vinssent à succomber dans ce combat suprême du salut.

L’Eucharistie réprime et modère aussi l’ardeur des désirs de la chair. Par cela même qu’elle augmente dans les cœur s le feu de l’Amour de Dieu, elle éteint nécessairement celui de la concupiscence. Enfin, pour exprimer en un seul mot tous les avantages et tous les bienfaits de ce Sacrement, il suffit de dire qu’il possède une puissance souveraine pour nous faire acquérir la gloire éternelle. Car il est écrit, (et c’est une parole de Notre-Seigneur Jésus-Christ): « Celui qui mange ma Chair, et qui boit mon Sang, a la Vie Eternelle, et Je te ressusciterai au dernier jour. »[1] A en effet, par la grâce de l’Eucharistie, les Fidèles jouissent déjà dès cette vie d’une paix et d’une tranquillité de conscience parfaites. Puis, quand il faut mourir, c’est encore par sa Vertu qu’ils s’élèvent à la gloire et à la béatitude éternelle ; semblables à Elie « qui fortifié par le pain cuit sous la cendre marcha jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu ».[2]

  1. Joan., 6, 54.
  2. 3 Reg., 19, 8.