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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/373

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qui ne sont pas encore régénérés. De là aussi cette parole si remarquable de Saint Jérôme, parole approuvée ensuite sans réserve par tous ceux qui ont écrit sur cette matière : « La pénitence est une seconde planche. »[1] En effet, lorsque le vaisseau se brise, l’unique ressource pour sauver sa vie, c’est de pouvoir saisir une planche au milieu du naufrage ; ainsi, quand on a perdu l’innocence baptismale, si on n’a pas recours à la planche de la pénitence, il n’y a plus de salut possible. Et ce que nous disons ici ne s’adresse pas seulement aux Pasteurs, mais aux Fidèles eux-mêmes qui ont besoin qu’on excite leur zèle, afin qu’on n’ait jamais à blâmer en eux d’incurie pour une chose aussi nécessaire. Pénétrés de la fragilité humaine, leur premier et plus ardent désir doit être de marcher dans la voie de Dieu, avec le secours de sa Grâce, sans faux pas et sans chute. Mais cependant s’ils viennent à tomber quelques fois, qu’ils tournent alors leurs regards vers l’infinie bonté de Dieu, qui, comme un bon Pasteur, daigne panser les plaies de ses brebis et les guérir, et qu’ils comprennent que le remède si salutaire du sacrement de Pénitence ne doit pas être renvoyé à un autre temps.

I. — DU NOM ET DE LA VERTU DE PÉNITENCE

Mais pour entrer immédiatement en matière, il convient d’expliquer d’abord les différentes significations du mot de Pénitence, afin que l’ambiguïté de cette expression n’induise personne en erreur. Les uns prennent la Pénitence pour la Satisfaction. D’autres, d’un sentiment tout opposé à la doctrine de la Foi catholique,

  1. In 3. cap. Isa.