Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prétendent que la Pénitence n’est autre chose qu’une vie nouvelle, sans repentir du passé. Voilà pourquoi il faut montrer que ce mot a plusieurs sens différents.

Premièrement, on dit de quelqu’un qu’il se repent lorsqu’une chose qui lui était agréable auparavant, commence à lui déplaire ; que cette chose soit bonne ou mauvaise, peu importe. tel est le repentir de ceux « dont la tristesse est selon le monde »,[1] et non selon Dieu ; repentir qui opère la mort, et non le salut.

Un autre repentir, c’est la douleur que l’on éprouve non pas à cause de Dieu, mais à cause de soi-même, après avoir commis une mauvaise action, qui auparavant nous souriait.

Un troisième repentir enfin, est celui qui ne se borne pas au regret sincère et profond du mal que l’on a fait, ni même à des signes extérieurs qui expriment ce regret, mais qui vient principalement ou uniquement de ce que nous avons offensé Dieu.

Le nom de Pénitence convient également à ces trois sortes de repentir.

Mais quand nous lisons dans les Saintes Ecritures que Dieu se repentit,[2] évidemment ce n’est là qu’une métaphore. Cette manière de parler est toute humaine et conforme à nos habitudes. Nos Livres Saints l’emploient pour exprimer que Dieu a résolu de changer quelque chose, parce qu’en cela Dieu semble ne pas agir autrement que les hommes qui, après avoir fait une chose dont ils se repentent, travaillent de toutes leurs forces à la changer. C’est dans ce sens qu’il est écrit que Dieu « se repentit

  1. 2 Cor., 7, 10.
  2. Genes., 6, 6. = 1 Reg., 15, 11.