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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/418

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aussi plusieurs sortes de Satisfaction. La première et la plus excellente est celle qui a payé suffisamment à Dieu tout ce que nous devions pour nos péchés, quand même il aurait voulu traiter avec nous en toute rigueur de justice. Mais nous ne regardons comme telle que la Satisfaction qui a apaisé Dieu et nous L’a rendu propice. Et c’est à Jésus-Christ seul que nous en sommes redevables. Car c’est Lui qui sur la Croix a payé la dette de nos péchés, et a satisfait surabondamment à la justice de Dieu pour nous. Rien de créé n’aurait pu être d’un pria assez grand pour nous libérer d’une dette si considérable. Mais, comme dit Saint Jean:[1] « Jésus-Christ est Lui-même la Victime de propitiation pour nos péchés, et non seulement pour tes nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. » Cette Satisfaction est donc pleine et complète. Elle est proportionnée d’une manière parfaite et adéquate au poids de tous les crimes qui ont été commis, et qui se commettent en ce monde. C’est elle seule qui donne du prix et du mérite à nos actions devant Dieu. Sans elle, elles seraient vaines et dénuées de toute valeur réelle. C’est là ce que David semblait avoir en vue quand, se recueillant en lui-même, il s’écriait:[2] « Que rendrai-je au Seigneur pour tous tes bienfaits qu’Il m’a accordés ? » et que ne trouvant, pour reconnaître tant de faveurs, que la Satisfaction dont nous parlons, et à laquelle il donne le nom de calice, il ajoutait: « Je prendrai le calice de salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur. »

Une autre espèce de Satisfaction est celle que l’on appelle canonique, et qui s’accomplit dans un temps fixe et déterminé. C’est un usage suivi dés la plus haute antiquité dans l’Eglise, d’infliger

  1. Joan., 1, 2, 2.
  2. Psal., 115, 12.