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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/421

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rigueur, jusqu’à la troisième et quatrième génération. Quant à l’Eglise catholique, sa Doctrine n’a jamais varié sur ce point, et tous les écrits des Pères prouvent qu’elle n’a pas cessé de croire cette vérité.

Mais comment se fait-il que le sacrement de Pénitence ne remette pas avec le péché toutes les peines qui lui sont dues, aussi bien que le Baptême ? C’est ce que nous explique fort bien le Concile de Trente, en ces termes: « La justice divine semble exiger, dit-il, que la réconciliation soit accordée différemment à ceux qui ont péché par ignorance avant le Baptême, et d ceux qui, délivrés du péché et de l’esclavage du démon, après avoir reçu le don du Saint-Esprit, ne craignent pas cependant de profaner sciemment le temple de Dieu, et de contrister le Saint-Esprit. »

D’ailleurs, il convient à la clémence divine de ne pas nous remettre nos péchés, sans exiger de nous quelque satisfaction. Autrement nous serions exposés à regarder nos fautes comme moindres qu’elles ne sont, et, à la première occasion, à tomber dans d’autres plus graves, par un mépris souverainement injurieux au Saint-Esprit, nous amassant ainsi à nous-mêmes un trésor de colère pour le jour de la vengeance.[1] II est hors de doute que les peines satisfactoires sont comme un frein puissant pour nous retenir, et nous empêcher de retomber dans le mal. Par la même raison elles rendent les pénitents beaucoup plus circonspects et plus vigilants pour l’avenir.

On peut ajouter que ces pénitences sont comme des

témoignages Publics de la douleur que nous font éprouver nos péchés, et par là même un moyen de satisfaire à l’Eglise qui a été grièvement

  1. Rom., 2, 5.