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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/440

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est de guérir l’âme de cette langueur et de cette infirmité qu’elle a contractées par ses péchés, et de la délivrer de tous les autres restes de ses fautes. Or le temps le plus propre pour opérer cette guérison, c’est celui d’une maladie grave où la vie est en danger. Rien n’est plus naturel à l’homme que de craindre la mort, surtout lorsqu’il se rappelle ses péchés passés, et que sa conscience les lui reproche plus vivement. « Ils se souviendront de leurs crimes en tremblant, dit l’Ecriture, et leurs iniquités se lèveront contre eux pour les accuser. »[1]

Une autre pensée, un autre souci qui tourmente encore violemment les malades, c’est que bientôt il leur faudra paraître devant le tribunal de Dieu, qui prononcera sur eux, dans sa justice infinie, la sentence qu’ils auront méritée. Souvent il arrive que, sous le coup de cette terreur, les Fidèles se troublent étrangement. Or rien n’est p:us propre à faire rentrer l’âme dans la tranquillité à l’heure de la mort, que d’éloigner d’elle toute tristesse, de lui faire attendre avec un cœur plein de joie la venue du Seigneur, et de la disposer à Lui rendre volontiers le dépôt qui lui était confié, dès qu’il le redemandera. Et précisément l’Extrême-Onction possède la vertu de délivrer les Fidèles de cette anxiété, et de remplir leurs cœur s d’une pieuse et sainte joie.

Elle nous procure en outre un autre avantage qui peut passer à bon droit pour le plus grand de tous. tant que nous vivons, l’ennemi du genre humain ne cesse de méditer notre défaite et notre ruine. Mais jamais toutefois. pour nous perdre entièrement et nous ôter s’il est possible toute espérance en la miséricorde de Dieu ; il ne redouble ses efforts avec plus d’énergie que lorsqu’

  1. Sap., 4, 20.