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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/479

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et de sa pureté originelle. Ainsi sous la Loi de nature, nous voyons que beaucoup de Patriarches avaient plusieurs femmes à la fois ; et sous la Loi de Moïse il était permis de répudier une femme pour certaines raisons, en lui délivrant un billet de divorce. Mais la Loi Evangélique a supprimé cette double liberté, et a ramené ainsi le Mariage à son premier état. Ce n’est pas qu’on puisse blâmer ces anciens Patriarches d’avoir eu plusieurs femmes, car ils n’avaient agi ainsi qu’avec la permission divine. Mais Jésus-Christ a montré clairement que la polygamie est contraire à la nature même du Mariage, quand il a dit: « L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à son épouse, et ils seront deux ne faisant qu’un. »Ainsi, ajoute-t-il, « ils ne sont plus deux, mais un seul. »[1]

Ces paroles font voir évidemment que Dieu a institué le Mariage pour en faire l’union de deux personnes, et non davantage. D’ailleurs Notre-Seigneur Jésus-Christ l’enseigne très nettement dans ce même passage de Saint Matthieu:[2] « Quiconque renvoie sa femme, et en épouse une autre, commet un adultère ; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, c’est une adultère. » Car s’il était permis à l’homme d’avoir plusieurs femmes, on ne voit pas pour quelle raison il serait moins adultère en épousant une autre femme avec celle qu’il aurait déjà, que s’il en prenait une seconde après avoir renvoyé la première. C’est pour cela que si un infidèle, qui d’après les mœurs et les usages de son pays a épousé plusieurs femmes, vient à se convertir à la vraie Religion, l’Eglise lui ordonne de les renvoyer toutes, à l’exception de celle qu’il a eue

  1. Matt., 19, 6.
  2. Matt., 19, 9.