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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/532

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de réfuter la coupable erreur des Juifs qui se figuraient que dans le serment il n’y avait qu’une seule chose à éviter, le mensonge, et qui dés lors juraient et faisaient jurer les autres à tout propos pour les choses les plus vaines et les moins importantes. C’est cette coutume que le Sauveur blâme et réprouve ; et voilà pourquoi Il enseigne qu’il faut s’abstenir entièrement de jurer, à moins que la nécessité ne le demande.

D’ailleurs le serment est un effet de la faiblesse humaine, et, à ce point de vue, il procède réellement du mal. C’est une marque de l’inconstance de celui qui jure, ou de l’obstination de celui qui fait jurer, puisqu’il na, veut pas se laisser persuader autrement. toutefois, nous le répétons, le serment trouve son excuse dans la nécessité. Et lorsque notre Sauveur nous dit: « bornez-vous à ces mots, cela est, cela n’est pas, » Il nous montre assez, par cette manière de parler, que ce qu’Il veut défendre c’est l’habitude de jurer dans les entretiens familiers, et pour des choses de peu d’importance. En somme Il nous avertit de ne pas être trop faciles et trop enclins à faire serment. Et c’est aussi ce qu’il faut enseigner avec le plus grand soin, et répéter souvent aux Fidèles, car selon l’Ecriture et le témoignage des Pères, la trop grande facilité à jurer engendre une infinité de maux. Il est écrit dans l’Ecclésiaste:[1] « N’habituez point votre bouche au serment, car il en résulterait de grands maux. » Et encore « l’homme qui jure souvent sera rempli d’iniquités, l’affliction ne s’éloignera point de sa maison. » On peut lire dans Saint Basile et dans Saint Augustin tout ce qu’ils ont écrit à ce sujet dans leurs livres contre le mensonge.

  1. Eccl., 23, 9, et 12.