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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/543

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en mémoire une vérité bien frappante, c’est que nous ne manquerons pas d’occasions d’oublier ce précepte. nous y seront sollicités, tantôt par l’exemple de ceux qui n’en

tiennent aucun compte, tantôt par l’amour des spectacles et des jeux qui nous détournent si souvent du culte de religion et de piété que nous devons à Dieu en ce saint jour. — Venons maintenant à ce qu’il faut entendre par Sabbat.

Sabbat est un mot hébreu qui signifie en latin cessatio, c’est-à-dire, repos. Ainsi sabbatiser, dans la langue latine, s’appelle cessare et requiescere, c’est-à-dire cesser d’agir, se reposer. Le septième jour a reçu le nom de Sabbat, parce que Dieu, après avoir achevé entièrement l’œuvre de la création du monde, se reposa en ce jour de tous ses travaux. D’ailleurs le Seigneur Lui-même lui donne ce nom dans l’Exode. Plus tard le nom de Sabbat a été attribué non seulement au septième jour, mais encore, à cause de sa dignité, à la semaine elle-même. C’est en ce sens qu’il faut entendre les paroles du Pharisien: « Je jeûne deux fois pendant le Sabbat. »[1] Voilà pour la signification du mot.

Quant à la sanctification du Sabbat, d’après la sainte Ecriture, c’est la cessation des travaux du corps et des affaires temporelles. Cette vérité est clairement exprimée dans les paroles suivantes du précepte: Vous ne travaillerez pas. Mais il y a autre chose ; sans quoi il eût suffit de dire dans le Deutéronome: « Observez le jour du Sabbat. »[2] Et puisqu’on ajoute dans le même endroit « pour le sanctifier », cela nous fait bien voir que le Sabbat est un jour saint, consacré à des actes religieux et au service du Seigneur. nous célébrons donc le Sabbat d’une manière pleine et parfaite,

  1. Luc., 18, 12.
  2. Deut., 5, 12.