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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/599

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oublier ce précepte « Tout ce que vous voulez que le ; hommes vous fassent, faites-le leur aussi ; »[1] ni cet autre: « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fit à vous-même. »[2]

La rapine s’étend très loin. Ainsi, ceux qui ne paient point leur salaire aux ouvriers, sont de véritables ravisseurs. Saint Jacques les invite à la pénitence en ces termes: « Allons, riches, pleurez maintenant, poussez des cris et des hurlements à cause des malheurs qui doivent fondre sur vous. »[3] Et il leur en donne la raison en disant: « Voilà que le salaire que vous dérobez aux ouvriers qui ont moissonné vos champs crie contre vous, et que ces cris sont montés jusqu’aux oreilles du Dieu des armées. » Ce genre de rapine est absolument réprouvé dans le Lévitique, dans le Deutéronome, dans Malachie et dans Tobie.

Sont également coupables de rapine: ceux qui ne paient point à l’Eglise et aux princes les impôts, les tributs, les dîmes et tout ce qui leur est dû, ou bien qui le détournent à leur profit: les usuriers, ces ravisseurs si durs et si cruels qui pillent le pauvre peuple, et l’écrasent de leurs intérêts exorbitants. — L’usure est tout ce qui se perçoit au delà de ce qui a été prêté, soit argent, soit autre chose qui puisse s’acheter et s’estimer à prix d’argent. — II est écrit dans le Prophète Ezéchiel: « Ne recevez ni usure ni rien au delà de votre prêt. »[4] Et Notre-Seigneur nous dit dans Saint Luc: « Prêtez sans rien espérer de là. »[5] Ce crime fut toujours très grave et très odieux, même chez les païens. De là cette maxime: Qu’est-ce que prêter à usure ? Qu’est-ce

  1. Matth., 7, 12.
  2. Tob., 4, 16.
  3. Jac., 5, 1.
  4. Ezech., 18, 8.
  5. Luc., 6, 35.