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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/619

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d’affirmer sans cesse avec serment pour faire croire à sa parole.

Enfin ce Commandement nous défend toute espèce d’hypocrisie ou de dissimulation. La dissimulation dans les paroles aussi bien que dans les actions est également condamnable, puisque les unes et les autres sont comme le signe et la marque de ce que nous avons dans le cœur. Voilà pourquoi Notre-Seigneur, dans ses fréquents reproches aux Pharisiens, les traite d’hypocrites.

Nous avons expliqué ce que le huitième Commandement défend. Voyons maintenant ce qu’il ordonne.

IV. — A QUOI NOUS SOMMES OBLIGÉS PAR CE COMMANDEMENT

L’objet propre de cette deuxième partie du précepte est que les tribunaux jugent avec équité et conformément aux Lois: elle a également pour but d’empêcher qu’on n’attire les causes à soi en empiétant sur les juridictions. « Car il n’est pas permis, comme le dit l’Apôtre, de juger le serviteur d’autrui, »[1] de peur de prononcer sans une connaissance suffisante de la cause. Ce fut le crime précisément de cette assemblée des prêtres et des scribes qui condamnèrent Saint Etienne, comme ce fut aussi le péché de ces magistrats de Philippes, dont l’Apôtre a dit: « Après nous avoir publiquement battus de verges, et sans jugement préalable, nous qui sommes citoyens romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous en font sortir en secret. »[2]

Il ne faut ni condamner les innocents, ni renvoyer les coupables, ni se laisser séduire par des

  1. Rom., 14, 4.
  2. Act., 16, 37.