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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/618

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Maître, nous savons que vous êtes sincère, et que Vous enseignez la Voie de Dieu selon la Vérité. »[1]

Et cependant il y a quelque chose de bien plus pernicieux encore, ce sont ces discours que des amis, des alliés, des parents n’ont pas honte de tenir à un malade mortellement atteint, et déjà prêt à rendre le dernier soupir, discours dans lesquels ils affirment à ce moribond qu’il n’est pas en danger, lui ordonnent d’être gai et souriant, le détournent de la Confession de ses péchés, comme d’une pensée trop triste, et enfin écartent de son esprit tout souci et toute idée des terribles dangers dans lesquels il se trouve.

Il faut donc éviter toute espèce de mensonge, et avant tout, celui qui peut causer au prochain un dommage considérable. Mais ne pas craindre de mentir contre la Religion ou dans des choses qui s’y rapportent, c’est joindre l’impiété à la fourberie.

Il ne faut pas oublier que Dieu est encore grièvement offensé par les injures et les outrages qu’on répand dans les libelles diffamatoires et autres productions du même genre.

Il est même indigne d’un chrétien de chercher à tromper son prochain par un mensonge joyeux ou officieux, encore que ce mensonge n’entraîne pour personne ni profit, ni perte. L’avertissement de Saint Paul sur ce point est formel. « Evitez le mensonge, dit-il, que chacun de vous parle selon la vérité ! »[2] C’est qu’en effet, du mensonge pour rire au mensonge grave, la pente est très rapide. Le mensonge joyeux fait contracter l’habitude de mentir. Dès lors on passe pour n’être point sincère et l’on est obligé

  1. Matth., 22, 16.
  2. Eph., 4, 25.