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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/630

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Autre reste ces deux Commandements ont cela de commun avec les huit autres, qu’ils sont tout à la fois positifs et négatifs ; ils commandent et ils défendent. Et pour bien les faire comprendre, le Pasteur doit les expliquer séparément.

II. — QU’EST-CE QUE LA CONCUPISCENCE

Il ne faut pas s’imaginer que ce précepte condamne tous les désirs, ni qu’il considère comme vicieuse une concupiscence qui ne l’est pas. « L’esprit convoite contre la chair », dit Saint Paul[1] ; David « désirait en tout temps les ordonnances de Dieu avec la plus vive ardeur ».[2] Le Pasteur devra donc faire connaître aux Fidèles quelle est cette concupiscence qui est ici défendue.

Il faut entendre par ce mot, comme un mouvement, un élan de l’âme qui nous porte vivement à désirer les choses agréables que nous n’avons pas. Et de même que les autres mouvements de notre âme ne sont pas nécessairement et perpétuellement mauvais, de même l’ardeur de la concupiscence n’est pas nécessairement vicieuse. Ainsi ce n’est pas un mal de désirer de manger et de boire, de se chauffer quand on a froid, ou de chercher le froid quand on a chaud. Il faut dire au contraire que ces désirs sont bons en eux-mêmes, car c’est Dieu qui les a mis en nous. Mais le péché de nos premiers parents a dépravé ces désirs légitimes, ils se sont élancés au-delà des bornes naturelles, et maintenant ils nous poussent trop souvent à convoiter des choses que l’esprit et la raison condamnent.

Toutefois, si nous savons modérer cette ardeur et la contenir dans les justes limites, elle nous devient souvent très utile. D’abord, elle est cause que nous

  1. Gal., 5, 17.
  2. Psal., 118, 20.