Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/631

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

adressons à Dieu des prières assidues, pour Lui demander humblement et instamment ce que nous désirons le plus. La prière est l’interprète naturel de nos désirs, et si cet élan légitime n’existait pas, les prières ne seraient pas si nombreuses dans l’Eglise de Dieu.

Ensuite elle nous rend plus chers et plus précieux les dons de Dieu ; car plus nous désirons une chose avec ardeur, plus l’objet de notre désir nous devient cher et agréable lorsque nous l’avons obtenu.

Enfin le plaisir même que nous procure la chose désirée lorsque nous la possédons, nous porte à remercier Dieu avec une piété beaucoup plus grande. Si donc il est quelquefois permis de convoiter, nous sommes obligés d’avouer que tout élan de convoitise n’est point défendu. Et quoique l’Apôtre Saint Paul dise que « la convoitise est un péché »,[1] il faut entendre cette parole dans le sens que lui donne Moise,[2] puisqu’il cite son témoignage. D’ailleurs lui-même laisse voir clairement qu’il pense de même. Dans son Epître aux Galates, il appelle cette convoitise « la convoitise de la chair. Conduisez-vous, dit-il, par le mouvement de l’esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair. »[3]

On ne défend donc point ici ce désir naturel et modéré, qui ne sort point de ses limites, et bien moins encore cette convoitise toute spirituelle d’une âme pure, qui nous fait soupirer après les choses qui combattent la chair. nos Saints Livres eux-mêmes nous y exhortent. « Désirez mes entretiens, »[4] et encore:] « venez à Moi, vous tous qui Me désirez avec ardeur. »[5] Ainsi

  1. Rom., 7, 20.
  2. Exod., 20, 17.
  3. Gal., 5, 16.
  4. Sap., 6, 12.
  5. Eccl., 24, 26.