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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/633

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tous les autres biens que la Loi de Dieu nous défend de convoiter, uniquement parce qu’ils ne sont pas à nous.

Le désir de toutes ces choses est criminel, et il est compté parmi les péchés les plus considérables, lorsque le cœur y donne son consentement formel. Car le péché excité par les désirs déréglés de la concupiscence, prend plaisir au mal, soit qu’il l’approuve, soit seulement qu’il n’y résiste point. Ainsi l’enseigne l’Apôtre Saint Jacques, dans ce texte célèbre Où il nous montre l’origine et le progrès du péché: « Chacun est tenté par sa propre concupiscence qui l’emporte et l’attire. Ensuite, quand la concupiscence produit son effet, cet effet est le péché, et le péché, lorsqu’il est accompli, produit la mort. »[1]

Ainsi donc, quand la Loi nous dit: Vous ne convoiterez point, elle nous dit. En d’autres termes, d’éloigner nos désirs de tout ce qui ne nous appartient pas. Car la soif du bien du prochain est immense, infinie, et jamais rassasiée, ainsi qu’il est écrit: « l’avare ne sera jamais rassasié d’argent »,[2] ce qui a fait dire à Isaïe: « Malheur à vous qui joignez maison à maison, et un champ à un autre ! »[3]

Mais chacun des termes du précepte veut être expliqué séparément. Ainsi l’on comprendra mieux la laideur et l’énormité du péché dont nous parlons.

IV. — DIFFÉRENTES ESPÈCES DE BIEN D’AUTRUI QUE L’ON NE DOIT PAS DÉSIRER

Le Pasteur enseignera aux Fidèles que ce mot de maison désigne non seulement le lieu ou l’on habite, mais en général tous les biens que l’on

  1. Jac., 1, 14.
  2. Eccl., 5, 9.
  3. Is., 5, 8.