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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/647

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Augustin] « afin que nous ne soyons redevables qu’à la constance et d la vivacité de nos désirs, de ces faveurs signalées dont notre cœur, auparavant sec et resserré, n’aurait pas été digne ».[1]

Il veut aussi nous faire comprendre et toucher du doigt, en quelque sorte, cette vérité capitale, que si le secours de la Grâce céleste venait à nous manquer, nous ne pourrions absolument rien par nous-mêmes. Quel motif, par conséquent, de nous appliquer à prier avec toute la ferveur possible 1

La Prière est encore une arme très puissante contre les ennemis les plus dangereux de notre nature: « contre le démon et ses attaques, dit saint Hilaire, combattons par le bruit de nos prières. »[2]

Un autre fruit bien précieux que nous assure la prière, c’est que malgré notre dégradation originelle, et par suite notre inclination au mal et aux divers appétits déréglés de la concupiscence, Dieu nous permet néanmoins d’élever nos pensées jusqu’à Lui. Et s’il nous permet d’agir de la sorte, c’est qu’il veut par là nous faire mériter ses bienfaits, sanctifier notre volonté, purifier nos souillures et détruire en nous les effets malheureux du péché.

Enfin la Prière, selon la pensée de Saint Jérôme, résiste à la colère divine elle-même. « Laisse-Moi », disait Dieu à Moise, qui L’arrêtait par sa Prière, au moment où Il voulait châtier son peuple.[3] C’est qu’en effet pour apaiser la colère de Dieu irrité, pour l’amener à suspendre ses coups, lorsqu’il se prépare à frapper le coupable, et même pour Le faire revenir de sa « fureur », rien n’est plus efficace que la Prière des âmes pieuses.

  1. Aug. Epist., 121, c., 8.
  2. Hil., in Psal. 63.
  3. Exod., 32, 10.