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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/667

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cette coutume. C’est d’eux que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous dit: « Quand vous priez, ne multipliez point les paroles comme les païens, qui croient qu’en parlant beaucoup ils seront exaucés. ne les imitez point ; car votre Père connaît vos besoins, avant que vous Lui ayez rien demandé. »[1] Cependant en condamnant les paroles trop multipliées, notre Seigneur ne réprouve point les longues Prières, lorsqu’elles sont le fruit d’un sentiment profond et durable ; au contraire Il nous y exhorte pas ses propres exemples. Car non seulement Il passait des nuits à prier,[2] mais Il répéta jusqu’à trois fois de suite la même demande.[3] Il faut donc retenir de cette parole de Notre-Seigneur, que ce n’est point le vain bruit des mots qui touche le Cœur de Dieu.

Les hypocrites ne prient point non plus du fond de leur cœur, et Jésus-Christ nous met en garde contre leurs détestables habitudes: « Lorsque vous priez, nous dit-il, ne soyez point comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des places publiques, enfin d’être vus des hommes. En vérité, Je vous le dis ; ils ont reçu leur récompense. Pour vous, quand vous priez, entrez dans votre chambre, et, la porte étant fermée, priez votre Père en secret, et votre Père qui voit dans le secret vous accordera votre demande. »[4] Le mot chambre. que Notre-Seigneur emploie dans ce passage, peut très bien s’entendre du cœur de l’homme. Et il ne suffit pas d’entrer dans son cœur, pour prier, mais de plus il faut le fermer, de peur qu’il ne s’y glisse et qu’il n’y pénètre quelque chose du dehors, qui pourrait altérer la pureté de la Prière. Si nous sommes fidèles à cette recommandation de son divin Fils, le

  1. Matth., 6, 7.
  2. Luc., 6, 12.
  3. Matth., 16, 44.
  4. Matth., 6, 5.