Aller au contenu

Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/697

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

différentes, dont la détermination sera très utile pour comprendre les autres passages de la Sainte Ecriture, et nécessaire spécialement pour celui qui nous occupe. Or, la première signification du Royaume de Dieu — signification ordinaire et fréquente dans nos Saints Livres — c’est d’exprimer non seulement ce pouvoir que Dieu exerce sur tous les hommes et sur tout l’univers, mais encore cette Providence spéciale par laquelle Il dirige et gouverne toutes choses. « Il tient dans ses mains, dit le Prophète, la terre avec. ses extrémités les plus reculées. »[1] Ce qu’il faut entendre même des choses cachées dans les profondeurs de la terre et dans toutes les parties du monde les plus secrètes. C’est d’après cette idée que Mardochée disait: « Seigneur Dieu, roi très puissant, toutes choses sont en votre Puissance, et il n’est personne qui puisse résister à votre Volonté. Vous êtes maître de tous, et rien ne résiste à votre Majesté. »[2]

En second lieu ces mots de Royaume de Dieu signifient cette Providence particulière et très spéciale, par laquelle Dieu prend soin des hommes pieux et fidèles, et les couvre de sa protection: Providence admirable et unique, qui faisait dire à David: « Le Seigneur prend soin de moi et rien ne me manquera ; »[3] et au Prophète Isaïe: « Le Seigneur est notre roi, il nous sauvera. »[4]

Or, quoique Dieu exerce son pouvoir en ce monde sur les saints et les gens de bien, cependant Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même avertit Pilate que son Royaume n’est pas de ce monde,[5] c’est-à-dire qu’Il ne tire nullement son origine de ce monde qui a été créé et qui est

  1. Psal., 94, 4.
  2. Esth., 13, 9.
  3. Psal., 22, 1.
  4. Isa. 33, 22.
  5. Joan., 18, 36.