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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/699

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Lui-même. C’est dans ces parfaits Chrétiens que règne vraiment la Grâce de Dieu.

Le Royaume de Dieu est encore le royaume de la Gloire. C’est de lui que Notre-Seigneur parle dans Saint Matthieu, lorsqu’Il dit: « Venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé dés le commencement du monde. »[1] C’est ce Royaume aussi que le larron pénitent demandait à Jésus sur la croix, en disant « Souvenez-vous de moi quand Vous serez dans votre Royaume. »[2] Et les paroles suivantes de Saint Jean se rapportent au même objet: « Si quelqu’un ne renaît de l’eau et de l’Esprit, il ne saurait entrer dans le royaume de Dieu. »[3]

C’est également la pensée de Saint Paul dans ce passage de son Epître aux Ephésiens: « Ni les impudiques, ni les avares (qui sont des idolâtres) n’ont point d’héritage dans le Royaume de Jésus-Christ et de Dieu. »[4] Il faut encore entendre dans le même sens quelques-unes des paraboles de Notre-Seigneur Jésus-Christ, lorsqu’Il parlait du Royaume des cieux.

Mais il est nécessaire que le Règne de la Grâce soit d’abord établi dans nos âmes. Car il est impossible de régner un jour dans la Gloire, si l’on n’a eu soin, tout d’abord de faire régner la Grâce en soi-même. Or, la Grâce, au témoignage de Notre-Seigneur Lui-même, « est une source d’eau vive qui jaillit jusqu’à la Vie Eternelle »[5]

La Gloire, elle, n’est autre chose que la Grâce consommée, et portée à sa perfection.

Tant que nous sommes revêtus de ce corps fragile et mortel, tant que nous vivons dans les ténèbres d’ici-bas, pèlerins, exilés, errants, sans

  1. Matth., 25, 34.
  2. Luc., 23, 42.
  3. Joan., 3, 5.
  4. Eph., 5, 5.
  5. Joan., 4, 14.