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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/744

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de ceux qui nous ont offensés, de même aussi Il nous pardonne nos offenses envers Lui. En second lieu ce mot marque une condition, et c’est précisément le sens que Notre-Seigneur lui donne dans ces paroles: « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes envers vous, votre Père céleste vous pardonnera aussi les vôtres contre Lui ; mais si vous ne pardonnez rien aux hommes, votre Père ne pardonnera point non plus vos péchés. »[1]

Or ces deux choses sont également nécessaires pour obtenir de Dieu le pardon de nos infidélités. Si nous voulons que Dieu nous pardonne, il est de toute nécessité que nous pardonnions à ceux de qui nous avons reçu quelque offense. Dieu exige de nous d’une part l’oubli des injures, et de l’autre des sentiments de Charité mutuelle, et ces deux choses Il les exige à tel point qu’Il repousse et méprise. les sacrifices et les offrandes de ceux qui ne veulent pas se réconcilier ensemble. C’est aussi une loi de la nature que nous soyons envers les autres tels que nous désirons qu’ils soient pour nous. Et celui-là serait un parfait impudent, qui demanderait à Dieu de lui remettre la peine de son péché, pendant qu’il conserverait, dans son cœur des sentiments d’inimitié pour son prochain.

Ainsi donc nous devons être toujours disposés et prêts à pardonner les injures que nous avons reçues. La Prière que nous récitons nous en fait un devoir, et Dieu Lui-même nous l’ordonne dans Saint Luc: « Si votre frère a péché contre vous, reprenez-le, et s’il se repent, pardonnnez-lui ; et s’il pèche contre vous sept fois le jour, et que sept fois le jour il se retourne vers vous en disant: Je me repens, pardonnez-lui. »[2] Saint Matthieu

  1. Matth., 6, 14, 15.
  2. Luc., 17, 3, 4.