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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/748

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pensée et cette préoccupation très vives que nous nous présentons devant Dieu comme des suppliants, et que nous Lui demandons un pardon qui ne s’accorde qu’au vrai pénitent. Dès lors notre cœur doit être rempli de cette Charité et de cette piété qui vont si bien avec le repentir. Et rien ne convient mieux au pénitent sincère que d’expier dans les larmes les iniquités et les crimes dont le triste tableau afflige ses regards.

A cette pensée il faut joindre certaines précautions pour éviter à l’avenir ce qui a été pour nous une occasion de péché, et qui pourrait l’être encore, vis-à -vis de Dieu, notre Père. Ces sentiments étaient ceux de David, quand il disait: « Mon péché est toujours devant moi ; »[1] et dans un autre endroit: « chaque nuit ma couche est baignée de mes pleurs, et mon lit est arrosé de mes larmes. »[2]

Chacun de nous pourra se rappeler très utilement que ceux qui ont obtenu de Dieu le pardon de leurs péchés le Lui avaient demandé avec les désirs les plus ardents. Par exemple, ce Publicain qui restait loin de l’Autel, tout pénétré de confusion et de douleur, les yeux humblement baissés, et se frappait la poitrine en disant: « Mon Dieu, ayez pitié de moi qui ne suis qu’un pécheur ! »[3] Par exemple encore, cette pécheresse qui se tenait derrière le Sauveur, arrosait ses pieds de ses larmes, les essuyait avec ses cheveux et les baisait. Et enfin Pierre, le Prince des Apôtres qui, « étant sorti, pleura amèrement ».[4]

Il faut bien voir aussi que plus les hommes sont faibles et prédisposés aux maladies de l’âme, qui sont le péché, plus ils ont besoin de

  1. Psal., 50, 5.
  2. Psal., 6, 7.
  3. Luc., 18, 13.
  4. Matth., 26, 75.