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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/757

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beaucoup plus avant, c’est de mettre quelqu’un à l’épreuve, soit en vue du bien, soit en vue du mal.

On tente un homme en vue du bien, lorsqu’on l’éprouve dans le but de constater et de manifester sa vertu, afin de la récompenser ensuite par des avantages et des honneurs, de proposer son exemple à imiter aux autres et par suite d’engager tout le monde à louer et à bénir le Seigneur.

Cette manière de tenter est la seule qui convienne à Dieu. Et nous en trouvons un exemple dans le Deutéronome: « Le Seigneur votre Dieu vous tente, dit Moise aux Hébreux, pour qu’il apparaisse visiblement si vous L’aimez. »[1] On dit encore que Dieu tente les siens, lorsqu’Il les accable par la pauvreté, la maladie et autres calamités de ce genre. Mais Il n’agit ainsi envers eux que pour éprouver leur patience, et afin qu’ils deviennent pour les autres des modèles de vertu chrétienne. C’est ainsi que nous voyons Abraham tenté par Dieu, lorsqu’il reçoit de Lui l’ordre d’immoler son propre fils. Mais cet acte d’obéissance fait de lui un exemple immortel de soumission et de patience.

C’est dans le même sens qu’il est dit de Tobie dans nos Saints Livres: « Parce que vous étiez agréable à Dieu, il était nécessaire que la tentation vînt vous éprouver. »[2]

On tente les hommes en vue du mal, lorsqu’on les éprouve pour les pousser au péché ou à leur perte. Il appartient au démon de nous tenter de la sorte ; car il ne s’adresse à nous que pour nous perdre et nous jeter dans le précipice. Aussi l’Ecriture Sainte l’appelle-t-elle d’un seul mot: le tentateur.

  1. Deut., 13, 3.
  2. Tob., 12, 13.