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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/759

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abandonne point. Quelquefois aussi, par un secret et juste jugement, si nos crimes le demandent, Il nous abandonne à nous-mêmes, et nous succombons.

On dit encore que Dieu nous induit en tentation, lorsque nous abusons pour notre malheur des bienfaits qu’Il nous avait accordés en vue de notre Salut, et qu’à l’exemple de l’enfant prodigue nous dissipons l’héritage de notre Père en vivant dans la luxure, et en esclaves de toutes nos passions. C’est alors que nous pouvons nous appliquer ce que l’Apôtre disait de la Loi de Dieu: « Il est arrivé que le Commandement qui devait servir à nous donner la vie, a servi à nous donner la mort. »[1]

Jérusalem en est pour nous un exemple bien frappant. Au témoignage d’Ezéchiel, Dieu l’avait enrichie et parée de tous les genres d’ornements, et Il lui disait par la bouche de son Prophète: « Vous étiez parfaitement belle, de cette beauté que Moi-même Je vous avais donnée. »[2] Et cependant cette ville comblée de tous les bienfaits divins, bien loin de rendre grâces à Dieu des faveurs qu’elle en avait reçues, bien loin d’employer tous ces dons pour acquérir le bonheur du ciel, cette ville par une horrible ingratitude envers son Père et son Dieu, repousse l’espérance et même la pensée du bonheur éternel, et ne songe, dans l’abondance des biens terrestres, qu’à s’abandonner au plaisir et à la débauche ! Mais il faut lire tout le passage dans Ezéchiel.

Ceux-là ressemblent à cette ville ingrate qui, pour offenser Dieu, se servent précisément des moyens si nombreux qu’Il leur avait donnés de faire le bien.

  1. Rom., 7, 10.
  2. Ezech., 16, 14.