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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/760

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Mais il est un usage de la Sainte Ecriture qu’il faut signaler avec soin. Pour exprimer ce qui n’est qu’une permission de la part de Dieu, elle emploie quelquefois des termes qui, pris à la lettre, désigneraient une action. Ainsi il est dit dans l’Exode: « J’endurcirai le cœur de Pharaon ; »[1] dans Isaïe: « Aveuglez l’esprit de ce peuple ; »[2] dans l’Epître aux Romains: « Dieu les a livrés aux passions ignominieuses et à leur sens réprouvé. »[3] Dans ces passages, et dans les autres semblables, il ne s’agit point d’une action positive de Dieu, mais d’une simple permission.

Ceci bien compris, il ne sera point difficile de savoir ce que nous devons demander à Dieu dans cette sixième partie de l’Oraison Dominicale.

V. — QU’EST-CE QU’ON DEMANDE A DIEU PAR CES PAROLES NE NOUS INDUISEZ POINT EN TENTATION

Nous ne demandons point de n’être jamais tentés. Car la vie de l’homme sur la terre n’est qu’une tentation. Et il nous est utile et avantageux qu’il en soit ainsi. C’est dans la tentation en effet que nous nous connaissons nous-mêmes, c’est-à-dire nos propres forces. C’est dans la tentation par conséquent que nous nous humilions sous la main puissante de Dieu, et que, combattant généreusement, nous méritons la couronne de gloire qui ne se flétrira jamais. Car, dit Saint Paul, « celui qui combat dans la carrière ne sera couronné qu’après avoir légitimement combattu. »[4] Saint Jacques dit à son tour: « Bienheureux l’homme qui souffre la tentation, parce qu’

  1. Exod., 7, 3.
  2. Is., 6, 10.
  3. Rom., 1, 26.
  4. Tim., 2, 5.