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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/82

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On donne à Dieu le nom de Père pour plusieurs raisons. Il convient donc d’expliquer tout d’abord en quel sens on le Lui attribue plus spécialement ici. Quelques-uns, même de ceux dont la Foi n’avait pas éclairé les ténèbres, avaient compris cependant que Dieu est une substance éternelle, que tout émane de Lui, qu’Il gouverne et conserve, par sa Providence, l’ordre et l’état de tout ce qui existe. Et de là, voyant que les hommes appellent Père celui qui est l’auteur d’une famille, et qui continue de la diriger par ses conseils et par son autorité, ils donnèrent également ce nom de Père à Dieu, qu’ils reconnaissaient comme le Créateur et le Gouverneur de toutes choses.

Les Saintes Ecritures elles-mêmes emploient ce mot lorsque, en parlant de Dieu elles Lui attribuent la Création, la Puissance suprême et cette Providence qui régit si admirablement l’univers. Nous y lisons en effet:[1] N’est-ce pas le Seigneur qui est votre Père, qui est votre Maître qui vous a faits et tirés du néant ? Et aussi:[2] N’est-ce pas Lui qui est notre seul Père ? n’est-ce pas Dieu seul qui nous a créés ?

Mais c’est dans les livres du Nouveau Testament qu’Il est appelé bien plus souvent et d’une manière bien plus spéciale le Père des Chrétiens, puisqu’ils n’ont pas reçu l’esprit de servitude qui fait vivre dans la crainte, mais l’esprit d’adoption des enfants de Dieu, par lequel nous crions: Père ! Père ![3] — Car le Père nous a témoigné tant d’amour que nous sommes appelés, et que nous sommes réellement les enfants de Dieu.[4] — Que si nous sommes enfants, nous sommes héritiers de Dieu, et cohéritiers de Jésus Christ,[5]

  1. Deut., 32, 6.
  2. Mal., 2, 10.
  3. Rom., 8, 15.
  4. Joan., 3, 1.
  5. Rom., 8, 17.