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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/88

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grandes, les plus incompréhensibles, aussi bien que les plus élevées au-dessus des lois ordinaires de la nature, dès que notre raison aura seulement l’idée de la toute-Puissance divine, elle les admettra facilement et sans hésitation aucune. Et même, plus les oracles divins annonceront des choses prodigieuses, plus nous nous sentirons portés et empressés à les accepter ; que s’il s’agit de biens à espérer, jamais la grandeur de l’objet promis à nos désirs ne rebutera notre confiance. Au contraire, nous verrons s’agrandir nos désirs et nos espérances, en nous rappelant souvent que rien n’est impossible à un Dieu Tout-Puissant.

Et cette Foi doit nous soutenir et nous fortifier, surtout lorsque nous aurons à faire une œuvre difficile (une sorte de miracle), pour le bien et l’utilité du prochain, ou que nous voudrons obtenir de Dieu par la prière quelque grâce spéciale. Notre-Seigneur a voulu nous enseigner lui-même le premier de ces devoirs lorsque reprochant à ses Apôtres leur incrédulité, Il leur disait:[1] Si vous avez de la Foi comme un grain de sénevé, vous direz à cette montagne : Passe d’ici là, et elle y passera, et rien ne vous sera impossible. Et l’Apôtre Saint Jacques nous rappelle ainsi le second:[2] Que celui qui prie le fasse avec Foi et sans hésiter ; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer qui est agité et poussé par le vent de tous les côtés. Que cet homme-là donc ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur.

D’ailleurs, sous d’autres rapports, cette Foi nous est également très utile et très avantageuse. D’abord elle nous forme admirablement, et en toutes choses, à la modestie et à l’humilité de

  1. Matth., 17, 19.
  2. Jac., 1, 6, 7.