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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/15

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créer à Paris, avec ce qui de toutes parts était ainsi mis à sa disposition, un musée gigantesque où tout se trouverait centralisé. Il écrivit en conséquence aux communes, en 1792, pour faire faire un inventaire scrupuleux et un triage réfléchi de tous les objets appartenant aux arts et aux sciences, et destinés à servir d’éléments à l’éducation nationale. Son intention était, d’après le rapprochement des inventaires, de classer dans le Muséum ou dans la Bibliothèque nationale les objets les plus précieux, et de former du reste des espèces de sections. Le Conseil Général de la commune de Rennes s’en émut, et dans sa séance du 21 décembre, un membre fit observer que ces dispositions contrarieraient le vœu public en enrichissant Paris des dépouilles de chaque commune, et en assemblant dans un centre unique des matériaux destinés à servir de base à l’éducation dans toutes les localités. Sur cette observation, le Conseil arrêta que l’on aviserait aux moyens de conserver à Rennes le cabinet de Robien, et une commission fut chargée d’écrire dans cet esprit au ministre. Cette démarche réussit. Mais la commune de Rennes n’avait pas songé aux voies et moyens, et elle ne tarda pas à se trouver embarrassée de ses richesses : les nouveaux pouvoirs se disputèrent à qui ne les aurait point, se les rejetant les uns sur les autres, et il s’ouvrit une série de discussions entre la commune, le district et le département.

La loi du 8 pluviôse de l’an II avait donné aux directoires de district la propriété des objets d’art provenant des confiscations. L’ancienne église de la Visitation reçut provisoirement le cabinet de Robien, ainsi que les livres destinés à former une bibliothèque publique. Ce local ayant bientôt reçu la destination urgente d’un hôpital militaire pour les blessés, ces dépôts divers furent transportés en l’an III, confusément et à la hâte, dans l’ancien couvent des Carmélites. Ce monastère n’ayant pas tardé à être vendu