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nationalement, le tout subit un autre transport dans les bâtiments de l’ancien évêché. Cependant, l’administration du département d’Ille-et-Vilaine trouvant onéreux l’entretien de ces collections, en répudiait la propriété, qu’elle considérait comme une charge sans compensation. Une décision du ministre de l’intérieur du 24 ventôse an XIII en attribua la propriété aux communes où elles étaient en dépôt, leur imposant en même temps les frais d’entretien. La commune de Rennes fit force difficultés pour accepter et ces valeurs et leurs charges. On lit dans le registre des délibérations un mémoire adressé au ministre le 10 thermidor an XIII, dans lequel on voit que la ville accepte avec reconnaissance l’école d’équitation « dont on sent l’utilité directe. » Quant au jardin botanique et au muséum, la ville n’en veut en aucune manière : « C’est une propriété départementale ; rien ne peut en dépouiller le département, qui la possède en vertu d’une loi positive et spéciale du 13 floréal an VII. » Le ministre tint bon de son côté, et la ville finit par accepter, le 24 vendémiaire an XIV, la possession du jardin botanique, ainsi que celle du cabinet d’histoire naturelle et du musée[1].

Les collections de Robien, ainsi devenues municipales, continuaient de rester déposées dans les bâtiments de l’évêché, lorsqu’elles y furent victimes du vol le plus audacieux. Le 24 avril 1809, un nommé Jursellez, forçat évadé du bagne de Brest, après avoir examiné les locaux comme visiteur lors de l’ouverture publique de l’établissement, s’y introduisit pendant la nuit à l’aide d’escalade et d’effraction, brisa les armoires et fit main basse sur les médailles d’or et d’argent, les bagues et objets de prix qui y étaient renfermés. Trois jours après, arrêté par la gendarmerie comme suspect et fouillé, on trouva sur lui plusieurs bagues, pro-

  1. Marteville, Hist. de Rennes, II. p. 266.