884. — Poinçons destinés à enfoncer des creux dans des matrices qui ont dû servir à la fabrication de piastres espagnoles. Il y a des poinçons de couronne pour l’écusson, des poinçons de croix et d’annelets pour l’autre côté, etc.
Trouvés en même temps et au même lieu (Toulmouche. ibid., p. 140, 176).
D. Monnayage ou moulin ou balancier.
Le monnayage au marteau, procédé grossier ne pouvant donner que des résultats imparfaits, devait être abandonné. Henri II, par son édit de 1553, ordonna qu’on se servirait à l’avenir d’une nouvelle machine, et l’on fabriqua ainsi des testons au moulin. Le mécanisme en était fort simple. Une barre encastrée au dessus du corps du balancier, et garnie à chaque bout d’une grosse boule de plomb, transmettait le mouvement à une vis qui s’y enclavait verticalement et s’engrenait dans un écrou placé dans le milieu du corps de la machine, dont la cage était posée sur un fort billot de .bois ou de fonte. Des carrés d’acier portant l’empreinte en creux du droit et du revers, et enveloppés dans une chape destinée à les maintenir exactement l’un au-dessous de l’autre, se posaient directement sous la vis ; la barre, vivement tournée, imprimait un mouvement de rotation rapide à la vis, d’où le nom de moulin ; et l’on comprend que le flan placé entre les deux carrés, fortement comprimé par la pression énergique de la vis sur le carré supérieur, devait recevoir les empreintes des deux côtés à la fois, de la face et du revers. Il fallait ensuite que le monnayeur, à chaque coup de balancier, enlevât les coins de leur chape pour qu’il en pût faire sortir le flan monnayé, et y en introduire un autre destiné à recevoir la même frappe. C’est la fabrication à coins libres, et c’est à ce système primitif du balancier qu’il faut rapporter les carrés qui vont être décrits.
Henri II, par son édit de 1563, rétablit le marteau sur l’ancien pied. La fabrication au moulin, attaquée par les anciennes corporations, eut à subir bien des alterna ives et des vicissitudes. La vieille manière de fabriquer au marteau ne disparut entièrement en France que par l’édit de Louis XIV, de mars 1645. Elle se continua plus longtemps encore en Espagne. Et c’est ainsi que, tandis qu’on va montrer des carrés de Charles-Quint avantageusement disposés dans leur chape pour le monnayage au moulin, on a pu voir dans l’article précédent des coins préparés un siècle après pour le monnayage au marteau de piastres du même pays.