883. — Pile et trousseau pour frapper une demi-piastre espagnole.
A. Sur le coin de pile : Lég. philippvs iiii d. g. Écusson sommé de la couronne royale. Dans le champ s différent de Séville, l’écu accosté de l’indice de la valeur R—iiii. Quatre réaux de plate.
C’est l’écusson de Philippe IV, roi d’Espagne, né à Valladolid le 8 avril 1605, roi le 13 mars 1621, mort le 17 septembre 1665. Les armoiries sont les mêmes que celles de son père Philippe III, blasonnées au numéro précédent.
B. Sur le coin de trousseau : Lég. hispaniarvm rex. Croix potencée, cantonnée de 4 annelets dans chaque canton, le tout dans un double cercle à 4 arcs cerné de 4 annelets.
Voyez sur les différentes piastres d’Espagne et leur valeur relative : Abot de Bazinghen, Dict. des mon., II, 578. — Dict. de num., publ. par l’abbé Migne, p. 178. — Altés, Tr. comp. des monn. entre la Fr., l’Esp. et l’Angl., p. 140.
Ces coins de Philippe III et IV ont été trouvés lors des fouilles nécessitées par la canalisation de la Vilaine dans la traverse de Rennes (Toulmouche, Hist. arch. de la ville de Rennes, p. 140, pl. XII, fig. 11). La ville n’avait pu les recueillir tous, et ils n’étaient arrivés que dépareillés en sa possession ; elle doit la pile de Philippe III et le trousseau de Philippe IV à la libéralité de M. le comte de Monttessuy, qui a bien voulu s’en dessaisir et les donner au Musée, pour compléter ces coins de monnayage.
A cause de la bonté de leur titre, les piastres espagnoles se répandaient facilement dans le royaume de France, où elles étaient volontiers reçues ; différents édits royaux en avaient même autorisé le cours et fixé l’évaluation. M. Toulmouche a pensé que ces coins avaient peut-être été employés par des faux monnayeurs. Leur cupidité a pu être excitée par la facilité de l’émission, et on pourrait craindre que ce ne soit à cette coupable industrie qu’on doive les coins trouvés dans la rivière où pour s’en débarrasser dans un moment d’appréhension de la justice, on les aurait jetés.
Diam. 0m30.