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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/400

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Les noms de Siva expriment son double caractère : comme destructeur, il se nomme Roudra, le cruel, celui qui fait pleurer ; Hara, le destructeur ; Bhima, le terrible ; comme rénovateur, il se nomme Mahadéoa, le grand dieu ; Mahachla, le grand temps ; Isouara, le maître absolu. 11 est représenté assis dans le repos, les jambes croisées, la triple couronne sur la tête. La chaîne des êtres créés, figurée par un collier de perles, est suspendue à sa main. Une autre chaîne analogue, le cordon brahmanique, est sur sa poitrine. Devant lui un sablier, emblème du temps. Derrière lui un brahme adorateur, caractérisé par son cordon, tenant un tchaouri ou chasse-mouche formé de la queue d’un buffle du Thibet. 19. Siva, assis sur son trène, tenant à la main la chaîne des êtres et portant au cou le cordon des brahmes. La manière particulière dont ses cheveux sont noués sur la tête le fait reconnaître. A côté de lui est assise son épouse Bhavani, c’est-à-dire celle qui donne l’existence. Elle figure auprès de Siva comme Lakchmi auprès de Vichnou.

20. Siva et Bhavani, sa femme, tableau symbolique. Dans les contrées septentrionales les plus reculées de l’Inde s’élève, dans la chaîne des monts Himalaya, un pic énorme, c’est la montagne de Mérou, Mahamérou, le grand Mérou, domicile ordinaire de Siva, où gît la puissance cachée du dieu. Un de ses sommets est la KhcAlaça, qui est en or. Sur une plate-forme est la cité où il demeure ; on l’appelle Siva-poura, ville de Siva, endroit délicieux où l’or et les pierres précieuses brillent de toutes parts, et dont les poètes ont fait les plus ravissantes descriptions, ainsi que de ses jardins enchantés, séjour de bonheur et de magnificences. C’est de là qu’il répand la vie de toutes parts sous mille formes diverses qu’il renouvelle incessamment, et c’est de son séjour qu’il reçoit le nom de Divanicha, dieu des montagnes. Conformément à ces traditions, le peintre indien a tracé l’esquisse du paysage où il a placé sa divinité. Sur le penchant de la montagne sacrée est assis le grand Siva à demi-nu. Il faut d’abord remarquer l’attitude penchée du dieu, qui semble enivré ou endormi ; c’est qu’il est absorbé dans les méditations. Son corps est tout entier d’un blanc cendreux, symbole terrible d’incandescence et de destruction implacable par un feu dévorant. Des serpents s’entortillent autour de ses bras et de son cou en forme de bracelets et de collier, emblème de la mort cruelle, comme aussi de la santé, de la vie et de l’éternité. ü pend sur sa poitrine un chapelet de crânes humains. Comme l’œil vigilant des trois régions, le ciel, la terre et les enfers, il a sur le front un troisième œil, d’où son nom de trilotchana, aux trois yeux. La chevelure de Siva, relevée en nœud, porte un nom particulier, djtUa.

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