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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/401

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Elle est celle des religieux qui suivent son culte ; ils laissent pousser leurs cheveux et les partagent en trois ou quatre tresses qu’ils nattent ensemble et ramènent en rond sur la partie antérieure de la couronde de la tète ; le bout de la natte est un peu projeté sur le côté droit. La tète est ornée du croissant de la lune, d’où son nom. de tchandradhara, qui porte la lune sur la tête. Il a pour vahanam ou monture un tigre apprivoisé qu’il caresse avec la main, et qui exprime les feux amortis de l’astre brûlant du soleil. Le trisoula ou trident est à ses côtés, emblème de sa domination sur les eaux, d’où le nom de Choulis, armé du trident. A ce trident est attaché un sablier, tamrou, d’où son nom de Cala, le temps, et un chamara ou éventail de plume de paon. Au pied de la montagne est couché le taureau blanc Nandi, qui lui sert ordinairement de vahanam ou monture, quand il n’est pas remplacé parle tigre. De la tête chevelue du dieu s’échappent en bouillonnant les eaux jaillissantes du Gange, fleuve divin qui descend du ciel sur la terre, s’épanchant pour la féconder, et tombant ensuite dans l’Océan qu’il alimente, d’où le nom donné à Siva de Gangadhara, qui a le Gange sur sa tète. Devant le dieu se tient debout, les mains jointes dans l’attitude de la prière, la déesse Bhavani, son épouse, ou Parvati, la reine des monts. C’est à sa prière qu’il fait sortir le Gange de sa tète. Le Gange, en sanscrit Ganga, du genre féminin, est l’idéalisation de Bhavani-Parvati, rivière primordiale de laquelle émane le principe humide, source des êtres. C’est le symbole de la nature. Bhavani porte en son sein les germes de toutes choses et enfante les êtres qu’elle a conçus de Siva-Mahadeva. L’un est actif, l’autre est passif, tous deux sont générateurs et régénérateur créateurs et destructeurs tout à la fois, mais ils ne détruisent que pour réparer ; ils ne font que changer les formes, la vie et la mort se succèdent. Telle est la théologie des Hindous.

21. Bhavani, épouse de Siva, se décompose sous des noms divers en sept divinités, que le peintre indien va reproduire successivement. Ce sont les sept modifications de Bhavani qu’on appelle, avec ou sans cette dernière, les huit ou les sept mères de la terre. Mais ce ne sont que des formes différentes sous lesquelles on considère la même puissance. Le vulgaire croit que ce sont sept sœurs qui président aux pluies, aux débordements des rivières et aux maladies qui affligent l’espèce humaine. On voit le mont Mérou sur lequel s’élève le palais de Khaïlaça avec ses arbres verdoyants ; le Gange s’en échappe, se rendant dans l’Océan. Au milieu de la verte prairie que ses eaux fertilisent, est assise Bhavani, avec les attributs destructeurs de son époux. Les serpents s’enroulent autour de ses bras et de spn cou ; le cordon brahmanique, emblème de la