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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/440

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honorée. Se trouvent dans le port de Canton lorsqu’un violent incendie éclata dans cette ville, ils descendirent à terre avec leurs équipages et parvinrent à sauver la plus grande partie de cette cité populeuse. L’empereur de la Chine en ayant été informé, leur envoya, à titre de distinction particulière, une certaine quantité de thé impérial. (L’abbé Manet, Biogr. des Malouins célèbres, p. 88. — Levot, Biogr. bretonne, II, p. 810.)

M. Houasaye raconté que les ouvriers qui doivent en cueillir les feuilles s’abstiennent dès la veille de tout aliment grossier, qui pourrait leur donner une haleine susceptible de communiquer une mauvaise odeur à ces feuilles délicates ; qu’ils portent même des gants de peur de les souiller au contact de leurs doigts ; on va même jusqu’à dire qu’il n’est cueilli que par de jeunes vierges. On voit cette cueillette s’opérer ici dans l’enclos par des hommes et des femmes qui semblent être en fête. Des surveillants, couchés à l’ombre d’un grand thé près de la fraîcheur d’une chute d’eau, suivent des yeux ces travaux champêtres.

6. — M. Houssaye ajoute que lorsque la récolte du thé impérial est terminée, la récolte est portée au palais par le surintendant escorté d’une garde nombreuse. Ce haut mandarin vient d’arriver sur une chaise i porteurs. Après des salutations réciproques, suivant le cérémonial usité, le commissaire reçoit les ballots contenant la feuille recherchée.

7. — On représente ici la seconde récolte qui se fait au commencement de l’été, époque où les arbres à thé. sont couverts de feuilles, les unes tendres encore, d’autres arrivées à leur maturité ou complètement développées. Il faut les cueillir toutes indifféremment, sauf à les trier et les assortir ensuite suivant leur âge, leur grandeur et leur bonté, pour en faire les diverses espèces de thé noir et de thé vert. A l’aide de longues échelles, on va faire la cueillette jusque sur les sommets les plus escarpés, et on ne laisse aucune anfractuosité de rocher sans en avoir extrait le précieux feuillage. Suivant M. Haussmann, les collines de Bohea produisent des thés que les étrangers ne parviennent pas à se procurer, et qui valent des prix dont 1’ : lévation pourrait paraître fabuleuse. Mais le thé qui se vend à Canton sous le nom de Bohea, et qui est la sorte noire la plus commune, est simplement fabriqué avec des feuilles de toute espèce, tirées du nord de la province de Kouan-ton.

8. — Voici le merveilleux qui revient : Il est des rochers aux escarpements inaccessibles où ne peut arriver la main de l’homme. Comment faire ? Les Chinois dressent des singes pour cueillir les feuilles des arbres à thé qui croissent dans ces lieu escarpés. La peinture représente ce