Les Gnostiques ont souvent inscrit après coup, sur des pierres fines gravées à l’époque des Lagides et représentant des divinités du Panthéon égyptien, soit le nom d’Abraxas, soit celui des génies émanés de lui, soit enfin des caractères magiques. L’infériorité de la gravure indique suffisamment cette addition postérieure. Mais quelquefois il est facile de voir, par l’imperfection de tout le travail, que le sujet et l’inscription datent d’une même époque de décadence de l’art. Il n’est pas toujours aisé de déchiffrer ces mots gravés en lettres grecques de forme dégradée, et quand on a pu les lire, de comprendre ces formules empruntées soit à l’ancien égyptien, soit à l’hébreu et à diverses langues sémitiques. Nous essaierons toutefois, autant qu’il est possible en matière si obscure, d’indiquer ce qui peut être plus ou moins éclairci en décrivant chacun de ces singuliers monuments des aberrations de l’esprit humain.
69. — Le dieu égyptien Or ou Horus, fils d’Osiris et d’Isis, nu, la tête rasée, une tresse de cheveux sur le sommet de la tête, portant l’index de sa main droite à ses lèvres, tenant de la gauche le fouet d’Osiris, et accroupi sur la fleur du lotus. — Dans le champ IAü répété. — Derrière la Pierre A.
Même sujet : le P. Dumolinet, Cab. de Sainte-Gen., p. 128, no 15. — Spon, Rech. d’ant., p. 124, fig. 21 à 29. — Gorlée, Dact., II, 355, 370, 374, 376, 378, 380, 399. — Matter, Hist. du gnosticisme, atlas, p. 19, pl. I. E, fig. 12, p. 54 ; pl. III, fig. 1 à 6.
Horus enfant représentait le soleil au solstice d’hiver, dans l’instant de sa plus grande faiblesse. 11 sort du lotos, plante qui naît en même temps que lui dans les lieux humides fertilisés par les eaux du Nil. Le lotos lui était encore consacré, parce qu’on avait observé que sa fleur blanche s’ouvrait aux rayons du soleil levant pour se refermer au soleil couchant (Théophrast. , lib. IV ; — Plin , Hist. nat., lib. XIII, cap. 17,18). Horus est le soleil dans son état d’enfance ; il est imberbe, nu, sa langue n’est pas déliée et il ne peut articuler de sons ; c’est ce qu’annonce le doigt qu’il pose sur sa bouche, et c’est dans ce sens qu’il est regardé comme le dieu du silence (Roll., Myst. de Bacchus, II, 198). 11 est représenté de même que sur cette’ pierre dans la galerie du Typhonium de Dendrah (Descr. de l’Égypte, Ant., IV, pl. 33, fig. 2 ; texte III, p. 299). On peut lire cette explication avec ses preuves et ses développements dans Macrob. (Satum lib. I, cap. 21), autetir qui établit l’analogie d’Horus et du soleil. Les Grecs oflt adopté cet emblème sous le nom d’Harpocrate.