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Vases à figures noires.

Les fonds jaunâtres ou rougeâtres sont obtenus au moyen d’un grattage du lustre noir. Le tracé est exécuté à la pointe et les figures ressortent en noir. Certains détails sont rehaussés avec des teintes mattes, violettes ou rouges, d’autres se détachent en blanc. La roideur des attitudes et la flexion anguleuse des articulations caractérisent cette époque du commencement de l’art grec (V. Fr. Lenormand, CcU. de la coll. Raifé, p. 164). 127. — Grande Amphore (A’pipiipopebç) à deux anses et à fond noir. Sur le goulot, des fleurons à palmettes. De chaque côté de la panse, deux sujets mythologiques se rattachant aux anciennes traditions religieuses des Grecs, et traités dans un style archaïque qui remonte à une haute antiquité.

Un homme à longue barbe, monté dans un char tratné par quatre chevaux, tient les rênes des deux mains ; ses cheveux noirs sont retenus par une bandelette tracée à la pointe ; il porte par-dessus sa chlamyde blanche un pallium noir à pois rouges. L’attelage est composé de trois chevaux noirs et d’un cheval blanc. Devant ce personnage danse une jeune femme tenant à la main des crotales ; ses chairs sont blanches, et ses cheveux noirs sont attachés par une bandelette rouge.

M. le comte de Laborde, dans sa Descr. des vases grecs de la coll. du comte de Lamberg, a donné, t. Ier, p. 76, une peinture de vase qui reproduit, sauf de légères différences de dessin, la scène qui vient d’être décrite. Suivant lui, p. 84, ce groupe représenterait la piété filiale d’Hypsipyle, au moment où elle sauve son père Thoas de la fureur des femmes de Lesbos. Quelque temps avant l’arrivée des Argonautes, elles avaient juré de mettre à mort tous les hommes de l’île, et elles exécutèrent cette barbare résolution. Hypsipyle seule sauva la vie à son père en le cachant dans le temple «je Bacchus, et lorsqu’elle crut apercevoir )e moment favorable de le faire évader, elle je revêtit du costumé 4u grande-prêtre du dieu et le fit monter elle-même sur le char qui devait le conduire au vaisseau qui l’attendait. On peut consulter sur celte fable : Hyg., Fab. XV ;

— Ovid., Iléroid., ép. VI ; — Propert., lib. I, el. XV, v. 18 ; — Stat., Théb., lib. IV, v. 740 ; — Val. Flacc., Argon., lib. II, v. 400. Cette explication est sans doute savante et ingénieuse, mais il n’es peut-être pas besoin de recourir à ce déguisement. Pourquoi ne pas y