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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/28

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Ô VOUS !

Je suis là. Un petit vent hésite entre les feuilles de l’arbre et mes boucles. Un gros bouquet de roses sur la table qu’apporta hier le menuisier. Paris gronde doucement dans le ciel de la cour, et l’appartement est tranquille.

J’ai peint au-dessus de ma porte : « AU MOI INCONNU ». Je l’ai peint du pinceau le plus fin, pour qu’Honorine ne le voie pas.

Sur le mur à droite, il y a les deux tableaux des Qualités, l’actuel et l’optime. Sur le mur à gauche, les étagères de livres.

Depuis que je sais que je vous aime, j’achète autant de livres que je peux : l’histoire des Grecs, de Ménard, les Annales de Tacite, les traductions des tragiques de Leconte de Lisle, les Révolutions d’Italie de Ferrari,