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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/29

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Sterne, Browning, un gros Shakespeare, un petit Faust, Agrippa d’Aubigné, Ronsard, Swedenborg, Taine et Michel Bréal, et des modernes, et des scientifiques. Ceux-là ont de laides couvertures.

Grand’maman m’a cédé Corneille, Pascal, Bossuet, St. Augustin, Ste. Thérèse ; le docteur m’a donné les œuvres complètes de William James, et j’ai ramassé hier un Grote en dix-neuf volumes et le « déchiffrement des hiéroglyphes » de Champollion. Comme je ne sais rien, tout est bon.

Je me suis donc levée à sept heures. Il est maintenant midi, le premier Mars.

Après un rapide examen de mes deux tableaux, j’ai décidé que le plus pressé, c’était le latin, l’algèbre et la religion.

J’ai d’abord appris le verbe AMO. Cela m’a coûté deux heures. Puis je me suis mise aux nombres positifs et négatifs, et aux quatre opérations.

Je ne comprends pas la soustraction. C’est désespérant. Ou mon livre a tort ou moi-même ; si c’était lui, cela se saurait. Je suis triste au point de ne pouvoir