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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/36

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vrais encore aujourd’hui dans les arrangements dont tout le monde a l’habitude et qui favorisent la santé.

Mais pour être en face de vous absolument moi-même, j’ai rejeté tous les vêtements de l’esprit qui ne sont pas faits sur mesure, et il ne reste plus rien.

Ce qui m’est arrivé depuis l’autre matin est plus triste encore. Décidée à éclaircir le cas d’Adam, j’ai eu l’idée de chercher le gros traité de mon père sur l’origine des espèces.

Je n’y voulais pas trouver de théologie certainement, mais ce que peut admettre la science sur la condition des premiers hommes. Pas de théologie… Et dès la préface, j’ai lu :

S’il n’y avait jamais eu qu’un dieu, l’on pourrait y croire.

Et puis :

Les dieux sont comme les hommes, ils se copient. C’est le dernier venu qui résume le plus d’avantages, et, à ce compte, c’est le meilleur. Quelle fortune pour le Christ qu’avant lui, Bouddha ait inventé la bonté, Osiris la résurrection, et Dionysos l’eucharistie !