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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/44

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le seul peut-être qui soit où elle est — où vous seriez, mon frère, mon frère. Quelqu’un, le seul qui vous ressemble… En ce moment je suis déjà devant vous. Je vous parle pour la première fois, et dans l’enthousiasme : « J’ai pensé au Credo en récitant le Credo ; rien n’était plus d’accord. Je ne sais comment j’ai cru pouvoir communier avec Jésus, je ne peux plus. S’il n’y avait que lui et moi au monde, je ne pourrais parler. Je cherche tout ce dont il n’a pas eu souci. Il est du temps de l’empire romain, qu’est-ce que les autres peuvent lui dire ? »

— Alors tu es païenne ? interrompt grand’mère que l’émotion et les souvenirs du couvent ramènent simplement à Corneille ; mais papa ne s’y laisse pas entraîner.

Il se lève ; s’arrête un peu près de moi.

« Ne fais pas de peine à ta grand’mère, Agnès, va te confesser va, va, il y a bien toujours un ciel pour que ton cœur le trouve… » — comme il dirait qu’il y a bien toujours une galaxie que nous ne calculons pas.

C’est ainsi que l’on m’a menée vers Panis.