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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/53

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Si je savais comment ! je m’arrondirais la figure.

Est-ce qu’en me représentant bien nettement l’itinéraire de mes sels, de mes phosphores, de mes carbones, de mes chlorures, je ne pourrais pas les distribuer à mon goût ?

Aristote écrivait que la forme préexistante, c’est l’âme. L’âme serait peut-être une sorte de direction, comme un chemin fait d’avance pour les éléments qui vont traverser le corps ? Donc ils s’arrêtent là ou là, et l’on a un nez pointu.

L’âme qui peut faire un corps parfait et magnifique est étendue sur la première cellule vivante, comme un oiseau.

L’oiseau ouvre ses ailes, le corps grandit…

Non, ce n’est pas ainsi.

Où il n’y a pas encore un millième de millimètre de chair, il y a un point, à l’ultra microscope. Un fil existe dans ce point, une spirale, un discernable serpent de substance vive, qui dort. Et ce fil seul persiste d’être en être, enroulé, déroulé, pareil de forme en forme, cédant à chaque accroissement de vie