Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/147

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infirmités corporelles, comme il reste une cicatrice après que la plaie est guérie.

La faute d’Adam vous avait donc causé une blessure mortelle, mais le grand Médecin, mon Fils unique est venu, et il a guéri le malade en buvant la blessure amère que l’homme ne pouvait boire, parce qu’il était trop affaibli. Il a fait comme la nourrice qui prend la médecine à l’intention de l’enfant, parce qu’elle est grande et forte, et que l’enfant n’en pourrait pas supporter l’amertume. Lui aussi fut nourrice, en buvant avec la grandeur et la force de la Divinité unie à votre nature, l’amère médecine de la mort cruelle de la croix, pour vous guérir et vous rendre la vie, à vous, petits enfants tout débilités par la faute.

Il ne demeure, ai-je dit, que la trace du péché originel que vous contractez du père et de la mère lors de votre conception. Cette trace même est effacée, bien qu’incomplètement, par le saint baptême qui est efficace pour donner la vie de la grâce, par le vertu de ce glorieux et précieux sang. Aussitôt donc que l’âme a reçu le saint baptême, le péché originel est enlevé et la grâce lui est communiquée. Quant à cette inclination au mal, qui est la cicatrice qui reste du péché originel, comme il a été dit, elle est bien amoindrie, et il est au pouvoir de l’âme de la réfréner si elle le veut. L’âme est ainsi disposée à recevoir et à accroître en soi la grâce, peu ou beaucoup, selon qu’il lui plaira de vouloir s’y préparer elle-même, par le sentiment et le désir de m’aimer et de me servir.