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CHAPITRE XV

(16)

Comment cette âme, connaissant la divine bonté, ne se contentait pas de prier seulement pour les chrétiens, mais priait de façon générale pour le monde entier.

Alors cette âme sentit sa connaissance s’agrandir ; une immense allégresse l’envahit et la réconforta. Elle était comme soulevée tant par l’espérance qu’elle avait conçue de la divine miséricorde que par l’amour ineffable qu’elle goûtait, et elle se tenait debout devant la Majesté divine.

Elle voyait, cette âme, que par l’amour et par le désir qu’avait Dieu de faire à l’homme miséricorde, malgré son inimitié, il avait lui-même donné à ses serviteurs le moyen et la manière de faire violence à sa bonté et d’apaiser sa colère. Cette vue la remplissait de joie et lui ôtait toute crainte des persécutions du monde, dans l’assurance que Dieu serait pour elle. Le feu du saint désir croissant toujours, elle ne se tenait plus pour satisfaite de ce qu’elle avait obtenu de Dieu, mais avec une sainte confiance elle implorait miséricorde pour le monde entier. Sans doute la seconde demande concernant la réformation de la sainte Église contenait déjà le bien et l’utilité des chrétiens et des infidèles ; cependant, comme affamée,