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Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/156

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l’amour-propre sensitif, qui procède de l’orgueil comme le mien procède de la charité, enferme en lui tout mal. Ce mal ils le commettent à l’égard de la créature, séparés et retranchés qu’ils sont de la charité du prochain. Comme ils ne m’aiment pas, ils n’aiment pas non plus le prochain, car ces deux amours sont unis l’un à l’autre indissolublement.

C’est pourquoi je t’ai dit que tout le bien et tout le mal qui se fait, ne s’accomplit que par l’intervention du prochain, comme je l’ai expliqué plus haut. J’ai donc bien le droit de me plaindre de l’homme, qui de moi n’a reçu que du bien, et qui me paie de haine, en faisant tout le mal qu’il peut.

Aussi t’ai-je dit qu’il fallait les larmes de mes serviteurs pour apaiser ma colère. Préparez-vous donc, vous mes serviteurs, et paraissez devant moi avec vos nombreuses prières, vos angoisses, vos désirs, votre douleur de l’offense qui m’est faite et de la perte de ces pécheurs, pour adoucir les rigueurs du jugement divin.