Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vie et de la vie contre la mort ! C’est alors que la Vie a vaincu la mort du péché et que la mort du péché a arraché la vie corporelle à l’Agneau sans tache. Qui resta vaincu ? La mort ! Quelle en fut la cause ? La miséricorde ! Votre miséricorde donne la vie, et elle donne la lumière qui nous fait connaître votre clémence pour toute créature, pour les justes et pour les pécheurs.

Au plus haut des cieux, votre miséricorde éclate dans vos saints. Si je regarde la terre, votre miséricorde y abonde. Dans les ténèbres de l’enfer, votre miséricorde luit encore, en n’infligeant pas aux damnés un supplice aussi grand que leurs fautes. Votre miséricorde fait plus douce votre justice ! C’est par miséricorde que vous nous avez lavés dans le sang, par miséricorde que vous avez voulu converser avec vos créatures.

O Fou d’amour ! Ce n’était donc pas assez de vous incarner, qu’encore vous avec voulu mourir ! Ce n’était donc pas assez de mourir, qu’aussi vous êtes descendu aux enfers pour en délivrer les saints Patriarches et accomplir en eux votre vérité et votre miséricorde ! Votre bonté en effet, avait promis le bonheur à ceux qui vous servent en vérité, et vous êtes descendu aux limbes, pour tirer de peine ceux qui vous avaient servi et leur rendre le fruit de leurs travaux.

Votre miséricorde vous a poussé à faire plus encore pour l’homme. Vous vous êtes laissé en nourriture, afin de nous fortifier dans notre faiblesse, et pour que notre ignorance, avec un tel souvenir, ne pût