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CHAPITRE III

(33)

De l’avarice et des maux qui en dérivent.

Quelques autres produisent un fruit de terre. Ce sont les avares cupides. Ils font comme la taupe qui toujours se nourrit de terre jusqu’à la mort. Quand la mort vient, ils ne trouvent contre elle aucun remède. Ceux-là, avec leur avarice, ravalent mes largesses, en vendant à leur prochain le temps qui n’est qu’à moi. Ce sont les usuriers qui oppriment et volent leur prochain, parce qu’ils n’ont point conservé dans leur mémoire, le souvenir de ma miséricorde. S’ils ne l’avaient oubliée, ils ne seraient pas aussi cruels envers eux-mêmes et à l’égard d’autrui : ils useraient de bonté et de miséricorde pour eux-mêmes en pratiquant la vertu, et envers le prochain en venant charitablement à son secours.

Oh ! combien grands les maux qui dérivent de ce maudit péché ! Combien d’homicides, de larcins, de rapines, de gains illicites, quelle cruauté de cœur, que d’injustices, que de dommages, au préjudice du prochain ! Ce péché tue l’âme et la rend esclave des richesses : elle ne se soucie plus désormais d’observer mes commandements. L’avare