Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/255

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et les persécutions du monde, de quel côté qu’elles viennent, atteignent mes serviteurs corporellement, sans que leur esprit en soit troublé, parce qu’ils sont en union avec ma volonté et par là même sont contents de souffrir pour moi.

Mais les serviteurs du monde sont assaillis au dedans et au dehors ; au dedans particulièrement, par la crainte de perdre ce qu’ils possèdent, et par l’amour qui leur fait désirer ce qu’ils ne peuvent obtenir. De ces deux souffrances, qui sont principales, dérivent toutes les autres, que ta langue serait impuissante à décrire.

Il est donc bien vrai, tu le vois, que, même en cette vie, la part des justes est meilleure que celle des pécheurs. Tu connais pleinement, désormais, la route que suivent les uns et les autres et le terme où ils arrivent.