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CHAPITRE LIII

(83)

Comment saint Paul, après avoir été ravi dans la gloire des bienheureux, désirait d’être délivré de son corps. Et ainsi font ceux qui sont parvenus à ce troisième et à ce quatrième état.

Paul avait vu et goûté ce bonheur, quand je l’élevai au troisième ciel, c’est-à-dire dans la profondeur de la Trinité. C’est là qu’il avait goûté et connu ma Vérité et reçu pleinement l’Esprit-Saint, là qu’il avait appris la doctrine de ma Vérité le Verbe incarné. La son âme, par sentiment et par union, s’était revêtue de moi Père éternel, comme les bienheureux de la vie durable, sans que toutefois son âme lut séparée de son corps. Mais comme il plut à ma Bonté de faire de lui un vase d’élection dans l’abîme de mn Trinité, je le dépouillai de moi, parce qu’en moi l’on ne peut souffrir et que je voulais qu’il souffrît pour mon nom. Je proposai donc désormais comme objet au regard de son intelligence le Christ crucifié, en le revêtant de sa doctrine, en le liant et en l’enchaînant par la clémence de l’Esprit-Saint qui est le feu de la Charité. Et lui, comme un vase d’argile, se laissa façonner et reformer par ma Bonté, sans aucune résistance. Quand