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CHAPITRE IX

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Du fruit des quatrièmes larmes : les larmes unitives.

Je t’ai parlé du fruit des troisièmes larmes. J’ai à t’entretenir maintenant du quatrième et dernier état des larmes, qui sont les larmes unitives. Cet état comme je te l’ai dit, n’est pas séparé du troisième : ils sont unis ensemble, comme ma charité est unie à la charité du prochain, l’une étant la condition de l’autre. Mais l’âme a fait tant de progrès que non seulement elle supporte avec patience, mais qu’elle appelle avec allégresse les persécutions. C’est la caractéristique de ce quatrième état. L’âme méprise désormais toute joie, de quelque côté qu’elle lui vienne, et n’a plus qu’un désir, celui de ressembler de plus en plus à ma Vérité, le Christ crucifié.

Le fruit qu’elle en reçoit est un repos parfait de l’esprit, une union étroite et sentie avec ma douce Nature divine où elle goûte le lait, comme l’enfant dont les cris s’apaisent dès qu’il repose sur la poitrine de sa mère, où ses lèvres, pressant le sein maternel, tirent de sa chair le lait. Ainsi l’âme,